à la recherche du poil perdu.

Les murs du Portugal sont vivants, où en tout cas, l'on était. En regardant de plus près, on peut y voir les strates successives des actions des habitants. Ces murs sont comme des tableaux inachevés qui nous dévoilent leurs constitutions souvent hétéroclites. Ils ne paraissent pas vieux cependant, ils sont juste hors du temps.

Les murs se flétrissent. La peau fragile des vieilles bâtisses de Lisbonne s'effrite, s'écaille et se craquèle. Lorsque ce ne sont pas les faïences rongées pars les lichens, c'est le crépi, fragilisé par l'embrun, qui se ride pour tomber en poussière sur un sol usé par le temps.

Le vent salé est comme une lèpre. Les bâtisses du quartier de l'Alfama, contrairement aux grands mères du Barrairo  Alto, sont comme oubliées. Ce sont des lambeaux, dans leurs simplicité, leur essence si communes sont le reflet de l'ordinaire. Sans être extraordinaire, ces lépreuses communes portent la vitalité de ces quartiers populaire.

Une ambiance calme dans ces ruelles pleines de surprises. des murs qui semblent prêts à nous raconter toutes leurs histoires. rapprochement quand on tente d'effleurer leurs vernis écaillés ; un goût de vieillerie nostalgique vite dépassée par cette élan contemporain.

Même les vieux y paraissent dix ans de moins!

Galerie d'art contemporain dans le quartier de Belem.

Installation de l'artiste Sterling Ruby, espace fait de liège, matériaux phare de la région de Lisbonne.

Sculpture de l'artiste Yoan Capote, Stress, 2010. Quartier de l'exposition universelle de 98.

Commentaire sur Albufera - la marina

Des espaces qui ne servent à rien. Un ensemble architectural souvent peu cohérent tant au niveau des couleurs que des espaces dégagés. Beaucoup de finitions sont faites à la va-vite. Les grandes opérations sur la côte de l'Algarve sont apparemment nombreuses de cet acabit. La côte est en effet très prisée pour les vacances balnéaires, et les promoteurs immobiliers ne se soucient guère de la qualité architecturale de leurs réalisations. Il faut construire en nombre, et le luxe, mimé le plus souvent, est en réalité le principale moteur.

L'architecte Tomas Taveira a peut être voulu faire revivre la tradition colorée des murs des anciens villages de pêcheurs. Mais la plaisanterie est de mauvais goût, autant que le choix des couleurs qui nous laisse songeur. Mais un bon orateur peut faire d'un projet insensé une réalité. Ça ou les immeubles hideux en terrasse typiques des stations balnéaires...

Là où l'on s'étonne, c'est que ce quartier nouveau est destiné à une population aisée. Même si l'argent n'est sûrement pas synonyme de bon goût, les finitions désastreuses ont pu éveiller certains esprits soucieux d'en avoir pour leur argent. A suivre donc, ce quartier n'a que cinq ans et la peinture s'effrite déjà...

La campagne en Algarve est étonnante. Tout est sec. La chaleur ralentit tout. Mais loin des circuits touristiques, près de Tavira, sous une chaleur de quarante degrés, des sources et des cours d'eaux, bien cachés sous le pelage desséché de la campagne apportent la fraicheur et permettent de patienter jusqu'à la soirée. Ces petits cours d'eau sont riches de vie et contrastent avec le reste de la campagne, où seuls les criquets s'agitent. 

oh mon beau pavé!

Les sols des villes comme un unique et même tapis de pierre. Sans compter les différences de régions ou de tailles urbaines, les sols se présentent toujours dans la même ligne de perspective, vieux pavés de calcaire.